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L'erreur, grande absente de l'expérimentation scientifique en classe

Par • Actualités • Mercredi 02/02/2011 • 0 commentaires • Version imprimable

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  • nombre d'expériences, répétées depuis des dizaines d'années dans les classes, ne sont pas porteuses de signification en elles-mêmes. Car pour faire le lien entre une observation et le principe physique ou chimique qui la sous-tend, encore faut-il être en capacité d'interpréter les signes que l'on voit
  • du coup, il enferme l'expérience de l'élève dans un chemin étroit, qui n'a d'autre but que de lui prouver que ce qui est écrit dans le livre est vrai. L'expérimentation n'est donc pas source de découverte, mais de vérification : "Ce qui arrive vite, c'est une certaine déception dès que les élèves comprennent l'artifice qui les invite à essayer, inventer, diverger... en même temps qu'on ne les laisse pas s'éloigner des chemins balisés".
  • "parler d'expérimentation n'implique pas automatiquement constructivisme ni apprentissage". Si l'expérience n'est pas suivie d'une mise à distance et d'une théorisation, l'élève n'en tirera pas de connaissances nouvelles. Or, le côté flatteur de l'expérience (tout comme celui de l'exemple dans d'autres contextes d'enseignement) fait qu'elle risque d'occuper tout le champ mental de l'élève, au détriment de l'opération de théorisation.
  • le plus gros défaut de l'expérimentation scolaire aux yeux de J.P. Astolfi, c'est son intolérance totale à l'erreur. Ceci dans un champ, le savoir scientifique, qui ne s'est construit qu'à partir des erreurs commises ! Partout sauf en classe, on apprend de ses erreurs et "l'histoire des sciences démontre en permanence qu'il n'y a pas d'expérimentation sans risque d'erreurs (...) le problème n'étant pas de les éviter, mais d'en tirer les leçons".
  • "permettre aux élèves d'expérimenter à l'école peut alors se traduire comme une prise de conscience que la connaissance ne tombe pas du ciel mais s'expérimente dans l'incertitude, la controverse et le débat".
  • Les concepteurs de cours à distance, toutes thématiques confondues, sont eux aussi invités à réfléchir au rôle réel des activités proposées aux apprenants, et à leur indispensable lien avec la démarche intellectuelle d'élaboration de concepts et champs de connaissance, tant il est vrai que l'expérience n'est porteuse de savoir que si l'on y réfléchit.

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